Au détour d’un lac de montagne, à demi caché dans la végétation, dans cette ancienne ville thermale de l’Arménie, se dresse un énorme complexe abandonné de 80 mètres de long.
Ancien centre sportif et culturel, le bâtiment est un des nombreux témoignages encore visibles du temps de l’ère soviétique en Arménie. Durant cette période, la ville était réputée pour sa grande prospérité artistique et culturelle. Le centre brassait à l’époque jeunesse et dynamisme : il accueillait de nombreux festivals et des personnes d’autres villes et villages venaient ici nager, regarder des films, s’instruire, se retrouver autour d’un verre …
Le voyage dans le passé débute dès notre arrivée devant la façade principale : une sculpture en laiton de plusieurs mètres est accrochée au mur de béton, comme semblant vouloir s’envoler.
Le début de la construction du complexe date de 1969 et s’est achevé en 1986, quelques temps avant l’effondrement du bloc Soviétique en 1991.
L’architecte M.M l’a pensé : « fonctionnel, conçu en un seul volume, visant non seulement à créer un monde intérieur complet autour d’un jardin d’hiver géant, mais aussi un monde extérieur sur le toit de l’immeuble, l’espace étant chauffé en hiver grâce à des plates-formes solaires. Le rythme de vie des habitants de cette région est conditionné par le climat, où les hivers sont longs et la neige abondante. Le toit chauffé fournit donc aux gens chaleur et lumière et se veut être un agréable lieu de repos pour eux. »
Suite à la chute de l’Union Soviétique, le bâtiment est acheté par un homme d’affaires Arménien. L’entrepreneur accepte de restaurer le centre, mais après des problèmes financiers, la propriété est saisie par une banque Arménienne. Cela annonce le début de la fin pour le centre de culture …
À l’intérieur, des bustes en plâtre blanc sculptés sur une base de polystyrène surplombent un vaste atrium central.
Les sculptures représentent d’éminents écrivains, peintres et musiciens arméniens (et vraisemblablement favorables à l’URSS).
À l’extrémité Est du bâtiment se situait deux salles de concert de 800 places, dont l’une est dotée d’une scène tournante où musiciens et comédiens ont donné nombres de représentations. On en voit encore actuellement le mécanisme de rotation central du plateau de la scène.
À l’extrémité Ouest du centre, derrière la grande cloison de béton accueillant cette curieuse enfilage de têtes géantes, on trouve une piscine du même style qu’à Tchernobyl.
Si l’on se promène sur les toits du bâtiment, on peut voir les restes rouillés d’une piscine en plein air. De dimensions plus modestes que le bassin sportif intérieur, on y tenaient des fêtes en été, la tête dans les étoiles.
On trouvait également une bibliothèque à deux étages et un café dans ce Palais de la Culture mais après l’effondrement de l’URSS, le complexe a également commencé à s’effondrer … à commencer par la bibliothèque pillée puis le bâtiment a pris feu à plusieurs reprises et est devenu un lieu de prédilection pour les ivrognes locaux.
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2 Comments
Encore de trés belles images ( compo, lumière, couleurs ) , voyage encore trés instructif – et le grand plaisir de retrouver la petite ballerine, à qui, la preuve flagrante en est, il n’est pas sans danger de faire un clin d’oeil ! merci
Bravo , quel talents , mes yeux sont encore en voyage merci à vous……