On dit de certains qu’ils n’ont pas la lumière à tous les étages. Dans le cas de cet asile, c’est plutôt la lumière à certains étages qui nous a posé problème.
En effet, certaines parties de cet immense complexe psychiatrique sont encore en activité.
Nous avons donc dû nous faire tout – tout – tout petit afin de nous infiltrer jusqu’à la partie abandonnée du site.
Une fois à l’intérieur, il s’agit de ne pas se perdre dans ce dédale de couloirs sans vie,
de ne pas se tromper de porte au risque d’atterrir sans préavis dans la réalité de la psychiatrie !
Construit en 1880, cet asile qui s’étend sur 13000m2 est successivement dirigé par de grands pontes de la psychiatrie en Italie.
Avec ses 400 employés, il fait vivre beaucoup de monde dans la ville. Pourtant, à l’ombre des jardins de tulipes,
il accueille jusqu’à 1100 patients, dont la plupart, ne connaitront la délivrance que par la mort.
On y retrouve une spécificité de l’architecture asilaire de l’époque appelée communément la « ronde des furieux ».
Il désigne cette rotonde en demi cercle, ce couloir de déambulation flanqué d’une dizaine de minuscules cellules qui font froid dans le dos,
sans ancun angle droit avec pour unique compagnon un lit de contention. C’est là que se déroulent des pratiques de sédation des plus atroces.
Revêtant des traits de prison plus que de centre psychiatrique, ce bâtiment accueillait les patients les plus violents, condamnés à ne plus voir la lumière
du jour que par les fentes de leur porte de cellule.
L’hôpital connait ainsi un siècle de pleine activité jusqu’en 1978, année de fermeture des hôpitaux psychiatriques décrétée par la loi Basaglia.
Les différents services ferment les uns après les autres jusqu’en 2008. Actuellement, une partie du complexe est encore utilisé à des fins administratives.
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