En pratique et en toute logique, la première vision qu’on a tous de cet endroit, pour ceux qui ont eu la chance d’y aller, c’est un enclos de verdure rectangulaire à ciel ouvert,
flanqué par les quatre hauts murs des ailes du palais et avec en son centre, un bassin et sa fontaine de pierre. Invisible de l’extérieur et plongé hors du temps, cela devait être un bien joli jardin, dont on devine qu’il a été autrement entretenu avec soin. A l’intérieur du palais, de nombreux éléments d’époque sont encore également en place : façade monumentale tripartite, chapelle privée typique du style XVIII ème, plafonds peints et décors en stucco … De quoi en prendre plein les mirettes et l’assurance de quelques auto portraits sympas !
Ce palais de style baroque fut commandité par le marquis de N et construit en 1755. Surplombant la rivière, il prend un emplacement de choix et vient se greffer au milieu de maisons nobles, dans un quartier déjà prisé des aristocrates. Il est ensuite habité successivement par de nombreux comtes et princes, devenant ainsi un des plus grands et luxueux palais de la ville à l’époque.
Il devient au XX ème siècle d’abord un collège privé puis plus tard, acheté par l’État, un lycée.
Vétuste, cette immensité de courants d’air finit par devenir un poids à entretenir à l’époque actuelle. On décide donc de fermer définitivement le Palais en attendant des jours meilleurs.
Depuis 2015, on parle d’un projet de classement à l’Institut du Patrimoine Architectural Portugais et de transformation en hôtel de luxe & musée d’art contemporain …
Pourtant à notre passage en 2018, ce ne sont que moutons de poussière, gravats, ronces et pigeons qui hantent les lieux …
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Comment
Accepter que la beauté s’efface, et finisse par disparaître, s’est accepter sa propre relation à l’éphémère.
Quel regard portes-tu sur ta propre interaction avec l’image, le cadre, la scène ? La perçois-tu comme à tes débuts ?
Tout change, et c’est pour cela qu’il ne suffit pas d’avoir aimer.
Aimes-tu ?