Passion Sanatorium, le retour !
L’hôpital Santa Corona est un excellent exemple de l’architecte asilaire du XX ème siècle et du concept de « ville dans la ville », deux domaines que j’affectionne tout particulièrement.
En effet, une fois les grandes grilles de fer passées, au détour de nombreuses rues et d’allées, de gigantesques bâtiments s’offrent à nous, déployant leurs ailes, dans un cadre idyllique et verdoyant qui sent bon la pinède. La surface de bâtiments, pour vous donner une idée, représente 33 000 m² pour 75 hectares de terrain. De quoi donner le vertige à tous ceux qui partagent ma passion pour l’exploration urbaine.
Début 1900, devant l’urgence sanitaire et le problème tuberculeux en Italie, c’est le docteur Salvini, éminent médecin de l’époque, qui appuie la construction d’un grand sanatorium pour réunir et soigner les malades de cette « mort subtile » qu’inflige le bacille de la tuberculose. La ville de M, précurseur en matière de lutte contre cette maladie, approuve la construction d’un premier sanatorium sur le site en 1911.
Retardés par la première guerre mondiale, des travaux d’agrandissement s’opèrent en 1924. De son côté, Salvini, ayant dédié son existence à combattre ce mal, travaille et habite à Santa Corona jusqu’à sa mort en 1946. En parallèle, il se rend gratuitement en consultation dans toutes les fermes de la province de M pour soigner tous ceux qui n’ont pas les moyens de venir en cure ou ne peuvent abandonner leurs terres.
À l’époque, ce sanatorium représentait l’une des plus grandioses réalisations du pays et était un modèle en matière de construction de bâtiments asilaires.
Il répondait pleinement aux besoins d’hospitalisation des patients tuberculeux de la région et était très autonome, grâce à ses 77 000 m² de potagers et jardins.
En 1929, on y intègre un pavillon pour femmes (800 lits) et un pour enfants (1000 lits) en 1930.
En 1949, afin d’améliorer les conditions d’hygiène du sanatorium, de nouveaux fossés sont construits ainsi qu’un puits pour le réseau d’eau interne.
On crée de nouvelles terrasses couvertes pour la climatisation et un garage pour les véhicules. On met également en place une école de réinsertion professionnelle pour les patients.
Les décennies suivantes donnent naissance à deux nouvelles ailes dédiées à une unité de chirurgie générale, de pneumologie et de radiologie.
Malheureusement, avec l’avènement des antibiotiques, les lits se font de plus en plus vides à Santa Corona.
Le complexe, désormais moins rentable, se fait mixte dans les années 1970, accueillant un pôle médical et un hospice.
En 1998, le sanatorium est définitivement abandonné et un nouvel hôpital, plus moderne, construit … à côté.
Voilà donc le résultat de nombreuses heures passées, à monter – descendre – remonter – redescendre des étages et surtout à s’émerveiller de chaque porte poussée,
de chaque couloir exploré. Un endroit que j’aurais pu arpenter des jours durant. ♡
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4 Comments
Magnifique !
Pfew, extraordinaire !!
étonnant, superbe: lieu, exploration, IMAGES ! Merci
Amazing.