Cette imposante abbaye bénédictine a été fondée au milieu du VII ème siècle, dans la vague du développement des réseaux
monastiques en France. La vie, très silencieuse et solitaire, y était dictée par la règle de Saint Benoit.
Protégée et financée par son abbaye mère et grâce à ce réseau ecclésiastique bien organisé, l’abbaye se voit restaurée en 1050.
Grâce ensuite à deux abbés successifs, l’abbaye se développe, étendant ses possessions terrestres et son rayonnement sur le royaume.
Il est à noter que le roi Saint Louis vient en personne vénérer les reliques de l’abbaye vers 1250. A cette époque, l’abbaye possède 29 églises
et accueille 33 religieux. Elle est au sommet de sa puissance … jusqu’à la guerre de Cent Ans qui fît de gros ravages, détruisant par exemple la nef de l’église.
Après les guerres, l’autorité affaiblie au sein de l’abbaye est rétablie conjointement par le roi et le Pape.
Malheureusement, le monastère et ses bâtiments sont pillés et en partie détruits par les Protestants au XVI ème siècle.
Reconstruit au fil du temps, le monastère adopte en 1630 la réforme de saint Maur et l’abbé y apaise les tensions, rétablissant en peu de temps la discipline.
C’est en 1704 qu’il prend la forme architecturale de l’édifice que l’on connait actuellement, basé sur le plan de l’abbaye bénédictine de Caen.
En 1796, après la Révolution, l’abbaye est vendue comme bien national puis devient sous la République de Napoléon une filature prospère,
employant jusqu’à 889 ouvriers. Après la faillite de l’entreprise en 1835, elle est cédée à un évêché et accueille des séminaristes.
On transforme alors les étages encore en état en grands dortoirs et on aménage la chapelle actuelle.
En raison de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État, le grand séminaire déménage. L’abbaye est ensuite octroyée à l’hôtel-Dieu
et sert d’infirmerie pendant la guerre 14-18 puis de centre de rééducation après guerre. En 1936, le site est cédé aux assurances maladie d’Île-de-France.
De nouveaux bâtiments sont construits jusqu’en 1970, d’abord pour faire un sanatorium puis accueillir des colonies de vacances et un institut de rééducation.
Depuis 1968, certaines parties de l’édifice sont classées au titre des Monuments Historiques, ainsi que le grand jardin.
Malgré cela et les efforts de la mairie, le site reste actuellement vacant, aucun projet viable ne semblant venir le sauver …
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