On m’a souvent demandé « Alors, l’Islande c’était bien ? » …
Raconter l’Islande avec des mots est une chose compliquée, parce qu’elle se vit plus qu’elle ne se retranscrit.
Je dirais pour résumer que l’aventure fut en effet intense ;
en émotions, en sensations, en énergie, en tempêtes de neige,
en mental d’acier, en émerveillement, en neige éclatante, en phoques, en aurores boréales,
en nez congelé, en introspection, en levers et couchers de soleil féeriques …
Mais le mieux est encore d’ouvrir grand vos petits yeux et de poursuivre cet article !
Il faut d’abord que je vous dises … partir en plein mois de février,
réputé en Islande l’un des plus froid, était un choix assumé.
Cela pour trois raisons principales : la volonté de se confronter à la « vraie » nature sauvage et vivre l’aventure sous la neige,
l’espoir (fondé) de pouvoir dire coucou aux aurores boréales & l’espoir (vain) de croiser le minimum de touristes.
Inutile d’ailleurs de vous dire que nous avons fuit la capitale Reykjavik et le triangle d’or au plus vite
et que vous ne trouverez pas ici de jolies photos de la capitale et sa périphérie …
D’ailleurs, lorsque vous regarderez mes photos et que vous vous direz que ce sont des endroits perdus au milieu de nulle part,
rappelez vous que je gères merveilleusement bien l’outil « gomme » de Photoshop parce que le touriste est partout, même là ou on ne l’attend pas.
❄️
Gullfoss (littéralement la chute d’or) est une succession de deux chutes d’eau magnifiant la rivière Hvítá. Son nom plutôt féerique lui vient de l’arc-en-ciel que l’on peut souvent voir au-dessus au dessus des cascades hautes de 32 mètres, comme en attestent mes photos.
Malheureusement, ces cascades faisant partie du « triangle d’or » Islandais, le site pullule de parkings à bus et est infesté par le tourisme de masse, ce qui enlève beaucoup à la magie et à la paix qui devraient normalement régner ici.
Pour la petite anecdote : une histoire raconte que jadis, la fille
du propriétaire de la cascade menaça de se jeter de la
falaise si la rivière était utilisée pour produire de l’électricité.
On dit que le projet fut alors abandonné et les cascades ainsi préservées.
❄️
Nous voilà à Strokkur, le site de geysers le plus actif d’Islande.
Quel spectacle que d’observer la parade de cette poche d’eau chaude entrain de bouillonner à la surface de la terre jusqu’au bouquet final, comme un canon d’eau qui voudrait toucher le ciel sans jamais y arriver.
Toutes les 10 minutes, le show recommence, inlassablement, projetant son jet dans les airs à une hauteur de 20 mètres, parfois exceptionnellement jusqu’à 40 mètres. Petit miracle de la nature …
❄️
Ayant eu une journée bien chargée et le soleil se couchant vers 15h30 en février en Islande, c’est de nuit que nous avons découvert la cascade de Seljalandsfoss.
Ces 65 mètres de chute d’eau sont peut être encore plus impressionnants lorsqu’il fait noir,
le silence de la neige donnant la sensation d’être au bout du monde.
❄️
Ma première rencontre avec les aurores boréales à été un brin comique tant j’ai mis du temps à déchiffrer ce que j’avais devant les yeux. Ce qu’il faut savoir avec les aurores boréales, c’est que les observer à l’œil nu n’a rien à voir avec la vision colorimétrique des rendus des appareils photos …
Voilà comment on se retrouve donc sur son balcon, à se demander innocemment quelle est cette grosse tache blanchâtre qui gigote dans le ciel sombre, jusqu’à dégainer son appareil photo, admirer le spectacle de couleurs qui s’offre à nous et comprendre que l’on est en fait face à une aurore boréale.
❄️
Un moment hors du temps et des photos en deux temps, voilà comment résumer l’aventure DC-3.
Tombé là sur cette plage de fin sable noir en 1973, la carcasse de cet avion militaire Américain n’a plus jamais prit son envol.
Pour l’histoire complète, je vous renvoie à mon article spécialement
dédié à ce fantôme de tôle et son histoire un peu folle.
❄️
Nous voilà maintenant à la pointe sud de l’île, classée réserve naturelle protégée.
Après un quart d’heure de marche à batailler contre les rafales de vent glacé, nous arrivons en haut de la falaise, longeant la station météo pour découvrir au pied des falaises « le trou de la porte« , arche volcanique qui fait penser à notre Etretat français. La vue y est à couper le souffle : à l’ouest les plages de sable noir en direction de Selfoss, à l’est les aiguilles de lave noire du Reynisdrangar.
La péninsule de Dyrhólaey est une ancienne île d’origine volcanique constituée de tuf volcanique dans sa partie est et de dolérite dans sa partie ouest. Sous la neige, ce jargon de géologie se révèle être une merveille pour les yeux. Sous les flocons blanc qui s’illuminent à chaque rayon de soleil, ces étendues de roche sombre serpentent à travers la plaine, pleines de magie et de mystère.
❄️
La nature peut créer de véritables œuvres d’art, il n’en faut pas douter.
Ces stacks, littéralement « aiguilles rocheuses« , en sont la preuve. Ces piliers sont tout simplement le fruit de l’érosion du littoral. Les vagues, incessantes, viennent laper les côtes et les dévorer petit à petit depuis des siècles, créant ainsi ces géants de pierre, qui un jour ne seront plus.
Une légende locale raconte que les stacks se seraient formés lorsque
deux trolls auraient trainés un trois-mâts jusqu’au rivage
sans succès et se transformèrent en aiguilles de roche au lever du Soleil.
❄️
La randonné de ce glacier restera un des plus beaux souvenirs de ce voyage et en même temps le plus éprouvant.
Nous voilà donc équipés de crampons et de piolets, prêts pour l’ascension d’un petit bout du plus grand glacier d’Europe. Après une montée un peu dure pour les cuisses, nous voilà au milieu d’une étendue de glace aux reflets bleu à perte de vue. On se croirait sur une autre galaxie, on perd vite des repères dans ce paradis de glace.
Vatnajökull signifie en Islandais « glacier des lacs » et s’est appelé dans le passé
Klofajökull « glacier fendu », en référence à une période de moindre extension où il était divisé en deux calottes.
Ce glacier de 8300 km couvrent 8% de la superficie du pays
et abrite plusieurs volcans dont certains sont encore actifs.
❄️
Après une marche quelque peu chaotique à travers un sentier plus qu’enneigé, on entrevoit la chute de la cascade en contre bas. Modeste par sa taille, c’est par ses formations d’orgues basaltiques qu’elle se distingue. Son nom, Svartifoss, vient d’ailleurs de là, svart = noir en Islandais.
Étonnement autour du site, on retrouve quantité de bouleaux, chose exceptionnelle en Islande,
puisque comme vous l’aurez remarqué, il n’y a pas d’arbres sur l’île …
❄️
Jökulsárlón signifie littéralement « lagune du glacier » en français. Elle est apparue entre 1934 et 1935 et s’étend actuellement sur 18 km2. Elle résulte de la hausse des températures observée à partir de 1900, faisant ainsi reculer le glacier et entraînant un processus de vêlage, autrement dit une chute importante d’icebergs de toutes formes et tailles, créant ce lagon, sorte d’entonnoir menant à la mer.
Le spectacle y est magnifique, surtout au coucher du soleil, dont les rayons se reflétant sur la glace amplifient l’effet aquarelle de ce paysage hors du temps.
Avec un peu de chance et de patience, vous pourrez peut être apercevoir des phoques perchés sur ces radeaux de glace à la dérive, comme ça a été le cas pour nous. Un moment rempli d’émotion et des souvenirs gravés à jamais …
Sur les bords de ce lac proglaciaire, le plus grand d’Islande, on trouve la non moins célèbre Diamond Beach,
ou l’on peut observer toute l’année des blocs d’icebergs rejetés sur le fin sable noir par les courants marins.
Vous verrez ainsi qu’il n’y a pas que dans les formes des nuages que l’on peut développer son imaginaire 🙂
❄️
Encore une zone géothermique particulièrement active de l’Islande puisque le site de Seltún regorge de solfatares, c’est à dire de fumerolles sortant de sources d’eau chaude et rejetant d’importantes quantités de soufre dans l’air.
Les dépôts soufflés et les particularités de cette eau enrichie en soufre
forment ce paysage incroyable de sillons de terre fine, aux multiples tons ocre.
❄️
Mettons maintenant le cap vers la pointe sud-ouest de l’Islande ou se trouve la péninsule de Reykjanes. Région très marquée par la tectonique des plaques et la forte activité volcanique, Reykjanes se traduit « cap des fumées » en français.
Balayé par les vents violents de l’océan Atlantique, cette petite région de l’ouest de l’Islande semble désertique, ne laissant découvrir que champs de lave recouverts de mousses vert-argent, figées par la neige fraiche à perte de vue.
Comme un rendez vous en terre inconnue …
❄️
Gunnuhver est une source chaude située sur la péninsule de Reykjanes.
Elle doit son nom à la sorcière-fantôme Gunna, personnage du folklore Islandais.
En découvrant ce site, on a l’impression d’alunir sur un cratère,
version apocalypse, marchant entre les nuages de vapeur d’eau,
évitant les cratères bouillonnants dans lesquels la température s’élève de 100 à 200°C.
Ambiance silent hill …
❄️
Ça parait insignifiant au premier abord, cette petite faille rocheuse qui file entre les plaines désertiques de l’Islande. Et pourtant c’est une partie de l’histoire de la planète qui est sous nos yeux.
Il faut savoir que 99,7 % de la surface de l’Islande est composée de terre volcanique, chose unique au monde. Second fait notable : l’île est l’une des terres les plus récentes sur la planète, étant âgée de seulement 15 millions d’années.
Cerise sur le gâteau des particularités notables, la faille sur mes clichés est en fait un rift, marquant la séparation entre les deux plaques tectoniques sur lesquelles est située l’Islande (plaque américaine en partie ouest de l’ile, plaque eurasienne en partie est).
C’est un des deux seuls endroits du monde où on peut voir un rift émergé, c’est donc un moment privilégié que d’avoir pu voir le site d’Evrasíuflekann et une belle symbolique pour cette fin de voyage …
❄️
Ainsi notre voyage se termine …
J’espère que vous avez passé un bon moment
et que cet article a pu apporter un peu d’évasion à votre journée 🙂